L'écriture Web et le temps long - Thierry Crouzet - 1 views
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antoinef on 31 Jan 14"Tout ce que j'écris, même ce que vous ne voyez pas émerger ici, je l'écris nourri par le Web. Je suis sous psychotrope numérique à haute dose. Mon écriture invisible est peut-être plus Web que toute celle que vous voyez de moi sur les pages de mon blog. [...] " J'ai pratiqué l'écriture Web invisible, mais je n'aurais pu le faire sans vous en montrer les sommets émergés. Je suis à jamais lié au numérique. Pas un de mes mots ne peut lui échapper. Le temps long n'est pas synonyme de chef-d'oeuvre. Oui, Sanctuary en quatre mois. La Chartreuse de Parme en deux mois. On the road en trois semaines. Et les Simenon, souvent en une semaine. C'est pas la question. Le temps passé à produire une œuvre n'a aucune importance, mais certaines œuvres ont besoin de temps pour naître, se développer, pousser de manière organique et confuse. Et dans cette durée, certaines pensées glissent peu à peu vers la surface, certaines formes, que le temps court n'aurait pas laissé germer, en tout cas en moi. [...] À vouloir tout publier sur le Web, tout de suite, on se ferme des possibilités littéraires, celle de se nourrir du numérique tout en échappant à la dictature du temps réel, qui n'est qu'une forme transitoire du numérique, un effet de mode entretenu par des businessmen et que les artistes sous prétexte d'avant-garde épousent comme des larbins. C'est pour cette raison que j'aime les ebooks, par leur capacité à encapsuler un morceau de Web-like et de l'envoyer en apesanteur dans le cyberspace. Alors inaccessible à la censure, quasi autonome énergiquement, indépendamment ou presque de la technologie… trop d'avantages politiques et esthétiques pour envoyer balader cette possibilité formelle." Commentaire d'Hubert Guillaud : "Le web est notre psychotrope, la manière même dont on se nourrie, même s'il ne se suffit pas à lui-même (nous lisons encore des livres) et même si nous ne devons pas céder à ses s